Témoignage d’une activiste
Le 17 mai…! Après plusieurs années d’activisme j’ai réalisé quelque chose de beau : dans la douleur, la souffrance et la toxicité, la relève est assurée. Je me souviens à Genève, pendant la conférence de ILGA, quand Louis George Tin nous parlait d’IDAHO. Faire accepter mondialement la date du 17 mai… il en parlait comme son projet de vie. À Montréal Laurent McCoutcheon faisait le même travail. Plusieurs années après la journée est célébrée presque partout dans le monde.

Si je reconnais cette journée dans laquelle je me sens personnellement interpellée, j’ai envie de vous faire un aveux, le drapeau arc-en-ciel ne m’interpelle pas.
Voilà plusieurs années que je n’arrive pas à sentir une fierté particulière ou un appel quelconque derrière ce drapeau. Ce drapeau me dit silencieusement que je suis une de ces couleurs, m’appelle à choisir laquelle de ces couleurs je suis. Je suis tout et au delà; et surtout je ne suis pas une couleur, je ne veux pas qu’on passe ma lumière à travers un spectre pour voir de l’autre côté ces couleurs ressortir.
Non je suis pas une couleur, peut-être que je n’aime pas trop cette idée de lumière qu’on veut opposer à l’obscurité comme on oppose le noir au blanc. C’est vrai ce drapeau ou ce symbole ne me représente pas. Je n’arrive pas à l’intérioriser et me sentir représentée derrière. Dieu seul sait comment j’ai tout fait pour me sentir représentée par ce drapeau, jusqu’à cofonder une organisation en lui donnant « arc-en-ciel » comme faisant partie du nom. Mais non, le symbole ne passe pas. En attendant que je résolve mon questionnement personnel, commémorons cette date du 17 mai où une organisation dont je ne veux pas citer le nom a reconnu haut et fort que je ne suis pas malade.
Maximum de partage pour faire entendre la voix des sans voix !
Solange A. M. Kibibi, membre du Conseil d’Administration EGIDES / Directrice des programmes, à Maison de la Culture des Diversités Humaines